
Quel est le bilan carbone d’une tasse de café ?
Le bilan carbone d’une tasse de café varie entre 50 et 200 g de CO₂, en fonction de son mode de production, de transport et de préparation. Cette boisson quotidienne appréciée par des milliards de personnes cache un impact environnemental significatif. Analysons en détail les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation de café et les moyens de réduire son empreinte carbone.

1. Les différentes étapes de l’empreinte carbone du café
Chaque tasse de café a un impact écologique réparti sur plusieurs étapes :
a) La culture et la récolte
La phase de culture représente environ 55 % des émissions totales. Elle comprend :
- Déforestation : certaines plantations remplacent des forêts, réduisant la capacité de captation du CO2.
- Utilisation d’engrais et pesticides : leur production et application sont énergivores.
- Consommation d’eau : un caféier nécessite plusieurs milliers de litres d’eau par an.
b) La transformation et le séchage
Une fois récoltés, les grains subissent plusieurs traitements (lavage, fermentation, séchage), ce qui peut représenter 15 à 20 % des émissions. Le séchage mécanique, par exemple, utilise du carburant ou de l’électricité.
Les étapes clés de la transformation incluent :
- Le dépulpage : séparation des grains de leur enveloppe, nécessitant de grandes quantités d’eau dans le cas du procédé humide.
- La fermentation : une étape cruciale pour développer les arômes, pouvant entraîner des rejets polluants dans l’eau.
- Le séchage : soit naturel (au soleil, nécessitant plusieurs jours), soit mécanique (utilisation de séchoirs à gaz ou à charbon, plus énergivore).
- La torréfaction : cette étape consomme beaucoup d’énergie pour chauffer les grains à des températures élevées (200-250°C), ce qui contribue à l’empreinte carbone globale.
c) Le transport et la distribution
Le café étant principalement cultivé dans des pays tropicaux (Brésil, Colombie, Vietnam), il doit parcourir des milliers de kilomètres pour atteindre les consommateurs. Selon le mode de transport, cette étape représente jusqu’à 20 % des émissions de CO2.
Les principaux moyens de transport et leur impact :
- Fret maritime: c’est le mode le plus utilisé et le moins émetteur en CO2 par tonne transportée, mais il reste énergivore.
- Transport aérien: bien plus polluant, il est généralement réservé aux cafés rares et haut de gamme.
- Transport terrestre: camions et trains assurent la distribution depuis les ports vers les lieux de transformation et les points de vente.
Une fois arrivé à destination, le café doit être conditionné et stocké, ce qui nécessite de l’énergie pour la conservation (notamment pour les cafés en grains ou moulus sous vide). Enfin, la distribution en magasin ou en ligne entraîne des émissions supplémentaires liées à la logistique et aux emballages.
d) La préparation du café
L’impact varie selon la méthode :
- Cafetière filtre : environ 60 g CO2e par tasse.
- Machine à expresso : entre 80 et 120 g CO2e.
- Capsules : plus énergivore à cause de l’emballage et du recyclage.
- Café instantané : légèrement moins impactant en raison de la quantité moindre de café utilisé.
D’autres facteurs influencent aussi l’empreinte carbone de la préparation :
- L’origine de l’électricité utilisée : une machine branchée sur un réseau alimenté par des énergies fossiles aura un impact plus important que dans un pays utilisant des énergies renouvelables.
- L’efficacité énergétique des appareils : certaines machines consomment plus d’énergie que d’autres en raison de leur conception et de leur temps de chauffe.
- Le gaspillage d’eau : remplir une bouilloire au-delà des besoins réels ou laisser couler un expresso plus longtemps augmente les émissions inutiles.
- Le choix des ingrédients : ajouter du lait, surtout s’il est d’origine animale, alourdit le bilan carbone d’une tasse de café.
2. Comment réduire l’empreinte carbone de son café ?
a) Choisir un café écoresponsable
Privilégier des cafés issus de l’agriculture biologique et du commerce équitable, qui limitent l’usage d’engrais chimiques et favorisent des méthodes de culture plus durables.
b) Réduire l’énergie consommée à la préparation
- Utiliser une bouilloire à température contrôlée pour éviter de chauffer l’eau inutilement.
- Préférer des méthodes manuelles comme la presse française ou le café filtre.
- Éteindre les machines après utilisation.
c) Limiter les déchets
- Opter pour des capsules compostables ou réutilisables.
- Éviter les gobelets en plastique ou en carton.
- Recycler le marc de café (engrais, exfoliant naturel).
3. Comparaison du bilan carbone des différents types de café
| Type de café | Émissions moyennes (g CO2e/tasse) |
|---|---|
| Café filtre | 60 |
| Expresso machine | 80 – 120 |
| Café en capsule | 100 – 150 |
| Café instantané | 50 – 70 |
Conclusion
Le bilan carbone d’une tasse de café varie fortement en fonction de la production, du transport et du mode de préparation. En adoptant des pratiques plus responsables, comme l’achat de café issu de l’agriculture durable, l’utilisation de méthodes de préparation économes en énergie et la réduction des déchets, il est possible de limiter son empreinte carbone sans renoncer au plaisir du café.
Source: ADEME






